L'adénofibrome fait partie des mastopathies bénignes du sein. C'est une pathologie fréquente qui ne présente aucune gravité mais nécessite toutefois une surveillance. Le point maintenant.
Adénofibrome : définition
Les adénofibromes, appelés aussi « fibromes du sein » ou « fibroadénomes », sont les lésions bénignes du sein les plus fréquentes :
- Ce sont des tuméfactions qui se développent à partir du tissu conjonctif de la glande mammaire.
- C'est un tissu fibreux d'où le nom de « fibroadénome ».
Bon à savoir : des adénofibromes multiples constituent une adénofibromatose.
L'adénofibrome est souvent retrouvé chez la femme jeune entre 20 et 30 ans. Les facteurs de risque sont mal connus, on évoque une sensibilité accrue aux œstrogènes dans une région du sein.
Évolution de l'adénofibrome
Le plus souvent, l'adénofibrome se stabilise. Puis il régresse ou se calcifie, habituellement à la ménopause.
Le risque de dégénérescence en cancer est faible (1/10 000), mais certains adénofibromes constituent des marqueurs de risque de cancer du sein. La surveillance s'impose d'autant plus en cas d'adénofibromes « complexes » qui contiennent des plages hyperplasiques atypiques, et en cas d'antécédents personnels ou familiaux de cancer du sein.
Le fibroadénome se modifie parfois au cours de la grossesse, nécessitant d'effectuer une microbiopsie pour s'assurer du diagnostic.
À noter : un nodule de taille importante fera craindre une tumeur phyllode, pouvant dégénérer en sarcome. La tumeur phyllode peut survenir spontanément ou sur une fibroadénomatose. La croissance est très rapide, sur quelques mois.
Symptômes de l'adénofibrome
La découverte se fait lors de l'autopalpation du sein ou lors d'un examen systématique chez son médecin traitant ou son gynécologue :
- Il s'agit d'une tuméfaction souvent unique, indolore, bien limitée, lisse, ferme et caoutchouteuse, mobile roulant sous le doigt comme une petite bille glissante.
- Sa taille peut varier de 1 à 5 cm de diamètre (parfois plus).
- Il n'y a pas de déformation, de chaleur du sein ou d'écoulement du mamelon, ni de ganglions au niveau des aisselles.
Bon à savoir : en France, il existe un dépistage national du cancer du sein remboursé par la Sécurité sociale. Il consiste en une mammographie tous les 2 ans pour les femmes entre 50 et 74 ans ans, et pour les femmes les plus à risque quel que soit leur âge. Il comprend également la prise en charge totale d'une consultation unique de prévention des cancers du sein et du col de l’utérus pour les femmes de 25 ans.
Adénofibrome : confirmation du diagnostic
Les examens radiologiques permettent d'obtenir des arguments supplémentaires en faveur de l'adénofibrome. Cependant, seul l'examen histologique permet la certitude du diagnostic.
Examens radiologiques
La mammographie n'est pas utile chez la femme jeune. Elle retrouve une opacité homogène à bords réguliers et parfois des macrocalcifications en cas d'adénome vieilli.
À l'échographie, l'adénofibrome renvoie très peu les ultrasons : il est bien limité, homogène, à contours bien nets. Il n'y a pas de liquide à l'intérieur (contrairement au kyste du sein). L'échographie précise sa taille, ce qui a une importance dans la surveillance.
Adénofibrome : histologie
L'examen histologique est proposé d'autant plus facilement après 30 ans et en cas de contexte à risques.
La cytoponction (ponction à l'aiguille fine, sous contrôle échographique), voire la microbiopsie, permettront de confirmer le diagnostic de bénignité.
À noter : la microbiopsie est pratiquée en cas de doute ou de discordance. Effectuée par un radiologue sous contrôle échographique, elle permet de recueillir plus de tissus que la cytoponction.
Traitement d'un adénofibrome
La prise en charge est souvent fondée sur une abstention thérapeutique, lorsque les examens cliniques et radiologiques sont concordants chez la femme jeune et qu'il n'y a pas de facteurs de risque. Une surveillance clinique et échographique annuelle est cependant nécessaire.
Dans certains cas, un traitement hormonal peut être efficace pour faire disparaître l'adénofibrome. Il consiste en la prise d'un œstroprogestatif à forte composante progestative pendant quelques cycles.
Dans certains cas, on peut avoir recours à la chirurgie. Les indications opératoires sont les suivantes :
- incertitude diagnostique ;
- après 40 ans, le cancer du sein étant très fréquent au-delà de cet âge ;
- antécédents personnels ou familiaux de cancer du sein ;
- douleurs ;
- gêne psychologique ou préjudice esthétique, souhait de la patiente ;
- évolutivité, augmentation de la taille.
L'opération consiste en une ablation chirurgicale simple : on enlève seulement le fibroadénome au cours d'une anesthésie locale ou générale. L'analyse anatomopathologique de la pièce opératoire confirmera la bénignité.
À noter : l'échothérapie a fait ses preuves comme alternative à la chirurgie. Elle utilise des ultrasons focalisés de haute intensité, guidés par un appareil d'échographie et concentrés sur un point précis. La destruction de l'adénofibrome se fait par réchauffement tissulaire localisé. Elle se fait sous anesthésie locale, au cours d'une seule séance.