Lorsqu'une lésion est détectée au niveau du sein lors d'une mammographie ou d'une radiographie de contrôle, il est souvent nécessaire de réaliser un prélèvement de fragments de celle-ci pour déterminer si elle est de nature cancéreuse ou non. Faisons le point sur la biopsie mammaire.
Différentes méthodes de biopsie mammaire
La biopsie mammaire consiste à prélever plusieurs fragments d'une lésion - apparaissant souvent sous la forme d'une « boule » - pour déterminer si elle est bénigne ou de nature cancéreuse.
Différentes techniques peuvent être utilisées :
- la cytoponction : à l'aide d'une aiguille très fine, quelques cellules de la lésion sont prélevées ;
- la microbiopsie : à l'aide d'une aiguille creuse, plus large que celle utilisée dans le cadre d'une cytoponction, plusieurs fragments de tissus sont prélevés ;
- la macrobiopsie : le principe est le même que pour la technique précédente, mais les échantillons obtenus sont de taille plus importante (macro signifie « grand »).
Ces gestes qui se déroulent à travers la peau (par voie transcutanée) permettent d'éviter le recours à la biopsie chirurgicale, qui nécessite une intervention plus lourde.
La technique la plus adaptée au cas de chaque patiente est choisie par l'équipe médicale. La microbiopsie et la macrobiopsie sont réalisées sous un contrôle visuel, par échographie ou mammographie, pour un geste d'une précision optimale.
Les fragments prélevés vont être envoyés dans un centre d'anatomopathologie pour être étudiés au microscope. Cette analyse est la seule permettant de déceler la présence de cellules cancéreuses. Les résultats sont ensuite transmis au médecin référent, qui est ensuite chargé d'informer sa patiente des résultats de la biopsie.
Biopsie mammaire en pratique
Préparation à la biopsie mammaire
Pour éviter un saignement trop important au cours du prélèvement, il est nécessaire d'informer l'équipe médicale d'une éventuelle prise de médicaments qui fluidifient le sang, comme l'aspirine ou les anticoagulants.
En général, il est conseillé de stopper ces traitement une dizaine de jours avant la biopsie. Il n'est pas nécessaire d'être à jeun avant l'examen.
Il faut éviter d'utiliser des cosmétiques (crème pour le corps, parfum ou déodorant) au niveau de la zone d'intervention.
Biopsie mammaire : déroulement
La biopsie mammaire se déroule en milieu hospitalier ou en centre de radiologie (généralement, le délai d'obtention d'une rendez-vous est de trois semaines). La patiente est allongée sur la table d'examen, le torse dénudé :
- Si le prélèvement est mené sous mammographie, elle est placée sur le ventre, la table présentant un creux au niveau de la poitrine pour permettre un accès à la zone d'intervention.
- Si le contrôle visuel est mené par échographie, elle est positionnée sur le dos ou sur le flanc.
La région de peau où va être insérée l'aiguille est soigneusement désinfectée. En cas de cytoponction, le geste est effectué sans anesthésie préalable, mais reste peu douloureux. Pour les micro et macrobiopsie en revanche, une anesthésie locale est réalisée.
La peau est ensuite incisée sur quelques millimètres pour permettre l'introduction de l'aiguille creuse. Les prélèvements peuvent alors être réalisés.
Après le retrait de l'aiguille, l'infirmière appuie sur la région ponctionnée pour éviter tout saignement. Un pansement compressif est laissé en place pour 48 h.
Bon à savoir : la durée de l'examen varie en fonction de la méthode utilisée. Il faut compter environ 10 minutes pour une cytoponction, 20 minutes pour une microbiospie et 1 h pour la macrobiopsie.
Risques liés à la biopsie mammaire
Suite à ce prélèvement, un hématome (un « bleu ») peut apparaître et reste sans gravité, il sera soulagé par l'application de compresses alcoolisées.
En cas de douleurs, des antalgiques seront prescrits, mais l'aspirine est proscrit. Si un risque infectieux ne peut être totalement écarté, il est particulièrement rare car toutes les mesures d'hygiène sont mises en œuvre pour le réduire au maximum.