Mastectomie totale

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La mastectomie totale est l’ablation de la glande mammaire, réalisée majoritairement dans le cadre du traitement du cancer du sein.

Le cancer du sein est très fréquent chez la femme : 1 femme sur 10 en développera un. Chez l’homme, il est rare.

Mastectomie totale : cancer du sein et généralités

La fréquence de survenue du cancer du sein a poussé les institutions de santé à appliquer un dépistage systématique.

Facteurs de risque

Certains facteurs de risques ont été identifiés chez les personnes ayant un cancer du sein :

  • âge entre 45 et 65 ans ;
  • bagage génétique et antécédents familiaux de la lignée maternelle : mutations de gènes impliqués dans la réparation de l’ADN : BRCA1 et BRCA2 ;
  • puberté précoce ;
  • ménopause tardive ;
  • première grossesse tardive et absence d’allaitement.

N’ont pas été décrits comme facteurs de risque :

  • traitements hormonaux anticonceptionnels ou substitutifs ;
  • lésions mammaires bénignes (type kyste au sein, hydrosénose…).

Le gynécologue doit être informé de la présence de ces facteurs de risque, si tel est le cas.

Dépistage du cancer du sein

Certains symptômes amènent une femme à consulter un médecin :

  • masse palpable au niveau du sein ;
  • rétraction cutanée avec apparition de plis ;
  • lésions cutanées inflammatoires ;
  • écoulements mamelonnaires.

Les modalités du dépistage sont les suivantes :

  • mammographie bilatérale à deux incidences, avec double interprétation ;
  • tous les deux ans ;
  • de 50 à 74 ans.

En cas d’image suspecte à la mammographie, le médecin prescrira d’autres examens :

  • prise de sang et dosage du Ca 15-3 ;
  • échographie mammaire bilatérale et des aires ganglionnaires.

À la recherche de l’extension du cancer et métastases :

  • scanner thoracique pulmonaire et abdominal ;
  • échographie hépatique ;
  • scintigraphie osseuse.

En fonction des éléments du bilan, un plan de soins sera élaboré en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) notamment par les médecins cancérologues et gynécologues.

Bon à savoir : actuellement, les examens de dépistage sont pris en charge à 100 % par l'Assurance maladie pour les femmes de 50 à 74 ans, et pour celles présentant des risques importants. Le plan de dépistage généralisé du cancer du sein annoncé le 6 avril 2017 par le ministère de la Santé prévoit un 1er dépistage dès 25 ans. Depuis le 1er janvier 2018, les femmes âgées de 25 ans bénéficient d'une prise en charge à 100 % pour une consultation unique de prévention des cancers du sein et du col de l’utérus.

Mastectomie totale : cancer du sein en stade avancé

Le médecin référent présentera le plan de soins au patient, au cours d’une consultation dédiée. La mastectomie totale se justifie dans le cadre de la prise en charge d’un cancer du sein de stade avancé.

Indications à la mastectomie totale

La mastectomie totale a pour objectif de retirer la totalité de la glande mammaire cancéreuse.

Elle est décidée quand il n’y a pas d’alternative possible, un traitement local serait insuffisant :

  • tumeur inflammatoire (dans ce cas, la mastectomie sera précédée d’une chimiothérapie d’induction afin de refroidir la tumeur) ;
  • tumeur volumineuse par rapport au volume mammaire ;
  • tumeur infiltrante : extension diffuse de lésions de carcinome in situ.

Certains traitements adjuvants sont souvent nécessaires à la prise en charge de ces cancers évolués :

  • radiothérapie loco-régionale ;
  • traitement adjuvant anti-hormonaux, de type anti-oestrogènes, anti-aromatases ;
  • chimiothérapie adjuvante ;
  • thérapie adjuvante de typeanti-corps monoclonaux, comme le Trastuzumab.

Au stade métastatique, d’autres thérapeutiques sont proposées, notamment les biphosphonates (métastases osseuses).

Modalités d’intervention

La consultation préalable à l’intervention, avec le chirurgien gynécologue permet d’aborder les modalités d’intervention et de répondre aux éventuelles questions.

  • La mastectomie s’effectue sous anesthésie générale. Une consultation préalable chez un médecin anesthésiste est nécessaire.
  • Le chirurgien retire toute la glande. Il conserve la peau du sein, mais supprime le mamelon et l’aréole. La cicatrice finale est oblique ou horizontale et se prolonge vers l’aisselle.
  • Des prélèvements sont nécessaires au cours de l’intervention, afin d’analyser le type de cancer en laboratoire d’anatomo-pathologie.
  • Parfois, un curage ganglionnaire est indiqué : exérèse de ganglions axillaires, proches du cancer.
  • Un système de drainage, appelé drain de Redon, est mis en place pour éviter l’accumulation de fluides biologiques dans la zone opératoire. Il sera retiré dès que le volume recueilli est inférieur à un certain seuil.

Les suites de chirurgie sont en règle générale simples. Les signes tels que la fièvre, la désunion de la cicatrice, un écoulement important, la persistance de douleurs mais aussi une douleur au mollet ou toute autre anomalie nécessite une consultation médicale.

Le cancer du sein est une maladie courante et complexe, nécessitant un suivi spécialisé pluridisciplinaire régulier.

Bon à savoir : une chirurgie de reconstruction est le plus souvent possible après traitement radical. Elle s’effectue dans le même temps que la mastectomie ou bien dans un temps différé selon les caractéristiques de la tumeur.

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