Le cancer du sein est le cancer féminin le plus fréquent dans les pays occidentaux (58 459 nouveaux cas en France en 2018). Il est la première cause de mortalité chez la femme en 2018 avec 12 146 victimes, devant le cancer du poumon (10 356 décès) et le cancer colorectal (7 908 décès). Les statistiques du cancer du sein décrivent cependant une bonne survie à 5 et 10 ans en comparaison d’autres cancers. Les pronostics dépendent de différents facteurs, notamment des stades et des types de cancer du sein.
Statistiques du cancer du sein : les chiffres-clés
Augmentation des nouveaux cas de cancers du sein jusqu'en 2005
Entre 1990 et 2018, le nombre annuel de nouveaux cas de cancer du sein chez la femme a presque doublé passant de 30 000 à 58 400 cas annuels. Cela s’explique notamment par une amélioration de l’espérance de vie et par le développement du dépistage. Certains facteurs de risque liés au mode de vie et à l’environnement seraient également mis en cause.
Depuis 2005, l'incidence, c’est-à-dire le nombre de nouveaux cas détectés sur une période donnée, a diminué de 25 % chez les femmes de 50 à 79 ans. Cela coïncide avec l'arrêt des prescriptions des traitements hormonaux substitutifs de la ménopause.
Toutefois, elle a augmenté de 0,6 % par an entre 2010 et 2018.
Source : rapport « Estimations nationales de l’incidence et de la mortalité par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 2018 » en partenariat avec Santé publique France, l’Institut national du cancer, le réseau des registres des cancers Francim et le service de Biostatistique-Bioinformatique des Hospices Civils de Lyon.
L’incidence du cancer du sein varie selon l’âge, sachant que 20 % des cancers du sein sont diagnostiqués avant 50 ans et 10 % avant l’âge de 40 ans.
L’âge médian au diagnostic en 2021 est estimé à 53 ans. L’âge médian du décès par cancer du sein en 2018 est de 74 ans (il était de 73 ans en 2016).
À noter : chez 10 000 femmes de plus de 50 ans invitées à réaliser un dépistage par mammographie tous les 3 ans pendant 20 ans, on trouve environ 680 cancers, dont 130 sont des surdiagnostics ; en parallèle, on évite une quarantaine de décès par cancer du sein. Tout compte fait, pour chaque décès évité, 3 femmes sont diagnostiquées et traitées à tort.
Baisse de la mortalité depuis 2000
Le taux de mortalité amorce une décroissance depuis 2000. On constate en effet une baisse de 1,3 % par an depuis 1990 et même de 1,6 % par an entre 2010 et 2018. Les progrès thérapeutiques ainsi qu'un dépistage plus précoce des cancers du sein, permettant une meilleure prise en charge, expliquent ce phénomène.
On dénombre tout de même 12 146 décès en France en 2018 et 685 000 décès dans le monde en 2020 (13 % des décès par cancer avant 50 ans). Statistiquement, 1 femme sur 10 développera un cancer du sein au cours de sa vie, et 1 sur 25 en mourra.
Pour éviter un décès par cancer du sein, il faut procéder au dépistage de 1 000 femmes tous les 2 ans pendant 10 ans. Sur ces 1 000 femmes dépistées, la mortalité sera la même que chez les femmes non dépistées, avec 100 traitements en l'absence de cancer en raison d'un surdiagnostic (faux positif ou cancer qui ne se serait jamais manifesté).
En France, une inégalité entre les régions
Quatre régions ont une incidence supérieure à la moyenne nationale entre 2007 et 2016 : la région PACA (4 648 femmes touchées), le Centre-Val de Loire (2 277), la Nouvelle Aquitaine (5 123) et l'Occitanie (4 886).
À noter : en Île-de-France et en Bretagne, les taux sont inférieurs (153 femmes touchées sur 100 000).
En Europe, une différence Est-Ouest
Dans l’Union européenne, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme en termes d’incidence et le second en termes de mortalité (derrière le cancer du poumon) avec 92 700 morts. L'incidence est plus élevée en Europe de l’Ouest et du Nord. Cela serait dû à des différences d’exposition aux facteurs de risques associés au cancer du sein.
Remarque : la France est considérée comme un pays de l’Europe à fort taux d’incidence de ce cancer. À noter que ce type de cancer chez les moins de 50 ans se concentre plus particulièrement dans les régions affichant un index sociodémographique élevé.
Statistiques du cancer du sein : les pronostics
Un pronostic plutôt favorable
Le pronostic du cancer du sein est favorable ; sa survie à 5 ans est d’environ 88 % et de 78 % à 10 ans. Elle est cependant différente selon le stade du cancer :
- Pour les stades locaux (dans 60 % des cas), la survie est supérieure à 90 %.
- Pour les stades plus répandus (dans 30 % des cas), la survie est supérieure à 80 %.
- Pour les cancers métastatiques (dans 10 % des cas), la survie est inférieure à 25 % (l’espérance de vie au stade métastatique reste depuis ces 12 dernières années autour de 14 à 15 mois).
Bon à savoir : le taux de rémission global est de 72,8 %. Le taux de survie à 15 ans, quant à lui, varie de 65 % dans la tranche d'âge 65-74 ans à 76 % pour les 45-54 ans.
La survie à 5 ans pour les femmes encore en vie 1 an après le diagnostic et la survie à 10 ans pour les femmes encore en vie à 5 ans est de 94 % pour les femmes jusqu'à 70 ans, et de 85 % pour les femmes de 80 ans.
Au final, sur 58 459 cas recensés en 2018, on a dénombré 12 146 décès (source : Santé publique France « Estimations nationales de l’incidence et de la mortalité par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 2018 »).
Facteurs pronostiques permettant d’adapter les traitements et le suivi
Ces facteurs s'évaluent selon plusieurs critères :
- L’âge, car un diagnostic avant l’âge de 35 ans est de moins bon pronostic.
- La précocité du diagnostic, car plus le cancer est détecté tôt, meilleur sera le pronostic.
- Le stade du cancer du sein, car plus la tumeur est de petite taille, meilleur sera le pronostic.
- Le grade du cancer du sein, si la tumeur est agressive.
- Les marqueurs tumoraux, car les cancers HER2 positifs, en général plus agressifs, sont de plus mauvais pronostics. Les cancers du sein hormono-dépendants, eux, sont de meilleur pronostic.
Les cancers du sein sont classés en 3 groupes selon ces facteurs pronostiques :
- Très mauvais pronostic, avec une survie à 5 ans inférieure à 30 % : cela concerne les cancers inflammatoires et les cancers du sein avec plusieurs ganglions des aisselles atteints.
- Très bon pronostic, avec une survie à 5 ans proche de 95 % : concerne les cancers dont la taille est de moins de 1 cm et sans envahissement ganglionnaire.
- Intermédiaire : la survie diminue proportionnellement à la taille de la tumeur et au nombre de ganglions envahis.
À noter : des facteurs annexes peuvent être pris en compte, comme l'avancée d'une grossesse concomitante au cancer. Ainsi, on observe une augmentation du taux de survie (plus de 95 %) chez les femmes ayant accouché plus de 6 mois après le traitement de leur cancer.
Statistiques du cancer du sein : les récidives dans les cancers du sein
Cap des 5 années
En situation de cancer localisé (stades II et III), malgré un traitement adapté par chimiothérapie et traitements locaux, le risque de rechute à cinq ans, dont la plupart sont métastatiques, est de l’ordre de 30 à 35 %. En effet, environ 75 % des récidives ont lieu dans les 5 années suivant le diagnostic.
Le risque de récidive diminue au fil des années.
On distingue 2 types de récidives : les « vraies récidives », localisées au niveau du site tumoral initial ou juste à côté, et les « fausses récidives », qui apparaissent à distance du site initial.
Important : 80 % des récidives sont invasives et nécessitent un nouveau traitement.
Identification des tumeurs à risque de récidives
7 à 10 % des patientes touchées par un cancer du sein pour lesquelles une chirurgie conservatrice avait été réalisée, seront à nouveau diagnostiquées d'une tumeur dans le sein traité.
Actuellement, le facteur pronostique le plus déterminant dans l’apparition de récidives est l'âge : les femmes jeunes sont exposées à un risque plus important de récidives. Néanmoins, chez les femmes non ménopausées (donc les plus jeunes) la chimiothérapie se montre globalement plus efficace en termes de diminution du risque de rechute et de décès.
Par ailleurs, un rapport publié par l’Institut national du cancer confirme l’effet délétère de la surcharge pondérale (obésité) sur les risques de récidive, de 2e cancer et de mortalité, en particulier lorsque le cancer sein est à un stade précoce.
Source : Institut national du cancer, 16 octobre 2020.
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