
Les différents traitements du cancer du sein
La chirurgie est le premier traitement du cancer du sein
La base de la prise en charge thérapeutique du cancer du sein est la chirurgie.
Soit un traitement complémentaire est prescrit avant l’opération afin de réduire la taille de la tumeur et de faciliter cette chirurgie, c’est un traitement néoadjuvant. On préconise alors :
- la radiothérapie ;
- la chimiothérapie.
Soit un traitement vient la compléter après l’opération pour diminuer le risque de récidives, c’est un traitement adjuvant. Plusieurs traitements sont alors indiqués :
- la radiothérapie ;
- la chimiothérapie ;
- les thérapies ciblées ;
- l'hormonothérapie ;
Chaque traitement adjuvant diminue le risque de récidive du cancer du sein et augmente les chances de guérison.
Chaque femme doit ensuite apprendre à vivre avec son cancer du sein et pourra choisir une reconstruction mammaire ou le port d’une prothèse externe. Les décisions prises le sont en concertation avec l’oncologue qui présentera les meilleures options possibles adaptées à chaque patiente.
Une stratégie thérapeutique définie par plusieurs critères
La stratégie visant à utiliser les traitements les plus appropriés pour une patiente est élaborée au sein d’une équipe médicale pluridisciplinaire. Les médecins se baseront sur les résultats des mammographies, échographies et de la biopsie effectuée au moment de l’opération et de tout autre examen complémentaire (échographie abdominale, pelvienne, voire scintigraphie osseuse).
La stratégie thérapeutique est donc établie selon l’évolution du cancer du sein et son extension qui dépendent de plusieurs facteurs :
- le type de cancer du sein, son stade au moment du diagnostic et son grade ;
- le statut hormono-dépendant du cancer du sein (présence de récepteurs hormonaux et de HER2, dans 10 à 15 % des cas) et le dosage des marqueurs tumoraux ;
- l’état de santé de la patiente, comme une maladie chronique en cours ou un traitement qui pourraient contre-indiquer l'un des traitements du cancer du sein.
Les traitements selon les types de cancers du sein
Le carcinome du sein in situ sera traité par :
- une chirurgie conservatrice (ou tumorectomie) ;
- une chirurgie mammaire non conservatrice (ou mastectomie).
La nécessité d’un traitement adjuvant (radiothérapie) sera discuté au cas par cas et une reconstruction mammaire sera proposée quel que soit le type de chirurgie.
À noter : il est aussi possible de supporter le traitement classique en prenant des extraits de scutellaire du lac Baïkal (Scutellaria baicalensis) qui inhibent fortement la prolifération des cellules cancéreuses du sein.
Le cancer du sein infiltrant sera traité différemment :
- en traitement initial (80 % des cas) : chirurgie conservatrice ou non conservatrice ;
- en traitement adjuvant éventuel : chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie, thérapies ciblées.
Dans 20 % des cas, un traitement néo-adjuvant peut être indiqué (chimiothérapie ou hormonothérapie).
Le cancer du sein métastatique aura une prise en charge adaptée :
- traitement général : chimiothérapie et/ou hormonothérapie, si le cancer est hormono-dépendant et/ou thérapies ciblées ;
- traitement locorégional : une chirurgie ou une radiothérapie locale de la tumeur ou des métastases, parfois indispensables en complément du traitement général.
Il y a toutefois 15 % des patientes qui sont atteintes d’un cancer du sein métastatique triple négatif, c'est-à-dire n'ayant aucun récepteur ni à la progestérone, ni aux œstrogènes, ni aux récepteurs HER-2 et donc insensibles à l'hormonothérapie et aux thérapies ciblées.
Suite à un avis favorable de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), les patientes pourront bénéficier d’un nouveau traitement par anticorps conjugué à une chimiothérapie : le sacituzumab govitecan (Trodelvy® du laboratoire Gilead).
De plus,il existe désormais différents traitements en accès précoce dans le cancer du sein triple négatif :
- Les stades localisés (II et III) peuvent se traiter d’une part par l’adjonction du carboplatine à la chimiothérapie, comprenant anthracyclines et taxanes (augmentation de la survie sans rechute à quatre ans de plus de 10 %, passant de 68,5 % à 79,3 % en médiane) ;
- D’autre part, la HAS a autorisé le pembrolizumab (Keytruda® du laboratoire MSD). Il est utilisé en association à la chimiothérapie (carboplatine), en première ligne de traitement pour les femmes atteintes d’un cancer du sein triple négatif localement récurrent non résécable ou métastatique, dont les tumeurs expriment le marqueur PD-L1 avec un CPS (Score Positif Combiné) ≥ 10, et qui n'ont pas déjà reçu de chimiothérapie. Ce traitement permet d'obtenir une survie sans rechute de 84,5 % au lieu de 76,8 %.
Source : Haute Autorité de Santé, 5 novembre 2021.
La surveillance des traitements du cancer du sein
Prévenir les récidives et les complications éventuelles
Une femme venant de se faire soigner pour un cancer du sein doit continuer à se faire suivre par ses médecins (généraliste et oncologue) pour différentes raisons :
- déceler rapidement les récidives au niveau du sein opéré ou à distance de ce sein (métastase) ;
- contrôler la prise de poids qui augmente les risques de récidive, de 2e cancer et de mortalité dans les cancers sein au stade précoce (au cours du cancer du sein, on limitera les aliments riches en matières grasses et on privilégiera les aliments riches en fibres : céréales complètes, légumes secs et fruits et légumes) ;
- vérifier la présence ou non de complications ou effets secondaires liés au traitement du cancer du sein ;
- être informée sur les symptômes urgents à repérer qui doivent conduire rapidement chez son médecin (masse dans le sein, fièvre, lymphœdème ou « gros bras ») ;
- obtenir du soutien psychologique et les explications nécessaires concernant les soins de support.
Un suivi régulier sur plusieurs années
Ce suivi dépend du stade du cancer au moment du diagnostic et du traitement choisi par l’équipe médicale. En général, il sera organisé de la manière suivante :
- une consultation médicale tous les 6 mois pendant 5 ans, puis 1 fois par an ;
- une mammographie annuelle (il n’y a pas de mammographie faite sur un sein reconstruit).
Des examens complémentaires sont également recommandés pour suivre les effets secondaires tardifs de certains traitements du cancer du sein :
- une échographie du bassin et un suivi gynécologique annuel pour les femmes sous tamoxifène (hormonothérapie), pour surveiller l’endomètre (la muqueuse de l’utérus) ;
- une ostéodensitométrie tous les 1 à 3 ans, pour les femmes sous traitement par antiaromatase (hormonothérapie) ;
- un bilan lipidique (cholestérol), pour les femmes sous traitement par antiaromatase ;
- une surveillance cardiologique (échographie tous les 3 mois), pour les femmes sous traitement par thérapies ciblées ;
- une surveillance de la thyroïde par prises de sang régulières, pour les femmes ayant eu une radiothérapie au niveau des ganglions de la clavicule.
Bon à savoir : un carnet de suivi est remis aux patients, quel que soit le traitement prescrit. On y note le traitement, les posologies, les effets secondaires, tout ce qui peut être utile à un professionnel de santé. Il permet de faire le lien entre les soins à l'hôpital et les soins de ville.
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Traitements et prévention du cancer du sein
Sommaire
- Soigner le cancer du sein
- Se faire accompagner
- Prévenir le cancer du sein